Accueil
Accueil

Accueil
Accueil
Accueil
Accueil
Accueil
Accueil
Accueil
Accueil
Accueil

Site familial de J & J LE ROUX

FAMILLE

PHOTOS

VIDEOS

GENEALOGIE

HISTOIRE

DIVERS

Accès réservé aux amis et à la famille

RETOUR
page suivante

Ce séjour a été marqué par la naissance à Chantepie en septembre 1943 de notre petite soeur Annick. Nos grands-parents sont sans doute venus de Saint-Brieuc comme "mémère Ninie"à cette occasion. Ils reviendront en avril et mai 1944 et grand'mère se sera débrouillée pour trouver du drap de laine pour nous faire des manteaux ... à l'approche de l'été ! Malheureusement ce sera l'occasion des dernières photos avec Annick qui décèdera d'une infection pulmonaire à la fin du mois, une semaine avant le débarquement allié.


Jean-Claude, qui va alors avoir 7 ans, est le seul qui puisse avoir de réels souvenirs de cette époque. A moins de 3 ans j'étais certainement impressionné mais trop jeune pour mémoriser. Je n'ai aucun souvenir de la petite soeur, et a fortiori de l'arrivée des américains le 4 août. Je me souviens seulement de ce qu'on m'en a dit ensuite. L'artillerie américaine à longue portée tirait sur la batterie allemande depuis le nord de Rennes, et un obus a endommagé un pommier dans la prairie alors que nous étions à proximité dans l'abri. Un accès de l'abri aurait été obstrué, heureusement notre père en avait prévu deux. Les allemands sont partis précipitamment avant l'arrivée des américains. Maman a eu très peur en rencontrant un blindé près de l'église, sans doute sur son chemin vers le cimetière et la tombe d'Annick. Un repas de fête a été servi à l'équipage d'un half-track, malheureusement Papa a su après que ces braves libérateurs avaient été tués dans les combats autour de Falaise. Et nous avons rejoint notre appartement de Rennes.

Les cinq ans qui suivront seront assez chargés. Notre père sera présent sur la liste de Monsieur FREVILLE quand celui-ci sera élu maire de Rennes, mais il manquera de peu être élu conseiller municipal. Monique et Nicole viendront agrandir notre famille. Notre père partira un an à Paris à l'école des Télécoms où il a été reçu, et Jeanine nous rejoindra comme "bonne à tout faire" pour aider notre mère restée seule avec quatre enfants. Il y avait toujours des tickets de rationnement, Jean-Claude aura des ennuis de santé et fera un long séjour dans un chalet pour enfants à Saint-Gervais.


Mais nous irons assez régulièrement à Chantepie chez l'arrière-grand-mère. Elle louait la pièce près du cellier et une moitié du jardin à une Madame Ségot Je me souviens avoir fait le trajet en vélo avec Papa et Jean-Claude. Il y avait moins de 5 kilomètres mais à 7 ou 8 ans j'avais trouvé cela très long ! .


Je garde le souvenir des crèmes aux oeufs, des pommes cuites et des confitures que l'arrière-grand-mère cuisinait dans la cheminée. Sa bassine en cuivre est toujours dans la famille. C'était aussi une époque où on respectait la valeur de chaque chose, les pommes de terre conservées dans des lessiveuses à l'abri des rongeurs, les pommes et les poires sur des claies dans le cellier, les fèves, oignons, échalotes sèchées dans le grenier, les confitures et conserves dans les armoires dans le cellier, le duvet des poules pour les oreillers ou les couettes, les peaux de lapin sèchées pour la fourrure, la laine des matelas qu'un matelassier venait recarder pour refaire sur place un nouveau matelas, les pommes tombées qu'un fermier venait chercher pour faire notre cidre ... Et elle se soignait avec les remèdes d'autrefois, faisait appel au guérisseur ou rebouteux local, tout juste si elle prenait des "gouttes de l'abbé Chaupitre" pour des problèmes circulatoires.


A la fin de 1950 nous déménageons pour Vannes où notre père a été nommé inspecteur principal du Téléphone. L'arrière-grand-mère regrettera cet éloignement et aidera nos parents à acheter une "Traction" Citroën en 1952/1953. Nous ferons quelques voyages à Chantepie, et malheureusement celle que nous appelions "mémère poupoules" nous quittera au mois de mai 1954, elle allait avoir 88 ans et venait de faire recrépir la maison. Elle n'était pas notre aïeule par le sang, mais elle l'était par le coeur.


  

HISTOIRE