Site familial de J & J LE ROUX
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Son fils, notre grand-père Clément Louis Frédéric, était entré à 14 ans au lycée de Rennes où il obtiendra son baccaulauréat six ans plus tard. Etudiant en droit il fera son service militaire à la caserne Saint-Georges de Rennes. Six ans après sa libération il se marie à Pordic près de Saint-Brieuc, il a une fille (notre mère) ... et part à la guerre contre l'Allemagne.
Nous n'avons pas beaucoup d'informations sur notre grand'tante Anne-Marie. Elle a dû également faire d'assez bonnes études car nous avons une lettre de l'arrière-grand-père la recommandant comme préceptrice à une famille aisée.
Mais cette période sera triste aussi dans notre famille. Notre instituteur meurt en 1916 après avoir sans doute appris le décès ou les blessures d'un bon nombre de ses anciens élèves. Anne-Marie, enseignante dans une école libre de Rennes, meurt en 1918 de la grippe espagnole contractée nous a-t-on dit en soignant les malades. Et notre grand-père Clément Louis Frédéric sera fait prisonnier fin avril 1918, la veille de son trente quatrième anniversaire ! Il reviendra très malade des intestins mais vivra jusqu'en 1970.
Nous avons peu d'éléments sur la vie à Chantepie entre 1918 et 1940. A sa libération, après son retour de captivité, notre grand-père s'est retrouvé principal propriétaire de la maison après les décès de son père et de sa soeur. Mais sa tante et belle-mère était sans doute usufruitière, y vivant d'une pension de veuve, de quelques rentes et des bénéfices qu'elle tirait de l'élevage de poules, lapins, colombes et des fruits et légumes de son jardin. Nos grands-parents sont probablement venus quelques fois avec notre mère par le train depuis Saint-Brieuc, ne serait-ce que pour des réunions de famille.
C'est un peu avant la seconde guerre mondiale que "le petit Brault" est devenu notre "maison de famille", avec l'arrivée à Rennes de nos parents Robert LE ROUX et Juliette FAUCHON accompagnés de notre frère Jean-Claude âgé d'un an. Interrompu par un refuge à Saint-Brieuc entre la mobilisation et le retour de notre père, puis par son stage à Vannes en 1942, ce séjour Rennais durera de 1938 à 1950. Ce sont certainement les bombardements alliés à partir de mars 1943 qui ont poussé nos parents à se réfugier à Chantepie, comme près de 800 Rennais qui doubleront la population du village. Notre père allant en vélo (ou par le tramway à vapeur ?) travailler à la poste à Rennes.
Chers enfants et petits-enfants ne vous imaginez pas une vie paradisiaque à la campagne. Tout ce qui vous parait banal était rationné ou même réquisitionné pour les occupants. Certaines cultures étaient interdites dans votre propre jardin. Chaque jour notre père devait passer deux fois entre la gare et le triage ferroviaire, une zone particulièrement visée par les attaques alliées. Et l'armée allemande avait installé à quelques centaines de mètres sur la route de Vern-sur-Seiche la plus importante batterie anti-aérienne autour de Rennes (8 pièces dont une de 88). Chaque raid allié déclanchait la sirène d'alarme ... et les tirs de la batterie. Et toute la famille devait se réfugier en urgence, y compris en pleine nuit et par tous les temps, dans l'abri creusé par notre père au fond de la prairie.
HISTOIRE